5 mythes sur l’éducation bienveillante

Actuellement, on entend beaucoup parler d’éducation bienveillante, de discipline positive, d’encadrement positif, de parentalité proximale… et de tous les principes qui y sont associés : allaitement prolongé, portage, diversification menée par l’enfant, motricité libre, cododo, école à la maison, adaptaptation de l’environnement… Si plusieurs y croient dur comme fer, d’autres sont très sceptiques. Comme pour tous les conce qui émergent, beaucoup de fausses croyances circulent et renforcent la méfiance que la société témoigne à cette nouveauté. En voici cinq (5) très importants.

1. Les parents bienveillants se sacrifient pour ne pas déranger leurs enfants.

C’est faux. Dans l’éducation bienveillante, on met les besoins de l’enfant au cœur des décisions pour l’harmonie familiale. Ça ne veut pas dire que les parents s’oublient dans ces décisions. L’éducation bienveillante est une méthode d’éducation qui vise à faire des choix éclairés pour diminuer le stress dans la famille afin de respecter les besoins de chacun et qui apprend aux enfants à faire de même. Les règles de vie de la maison sont donc déterminées avec l’aide des enfants (quand ils sont assez vieux) selon les valeurs que les parents veulent transmettre à leurs enfants. Quand les enfants sont plus jeunes, on parle plus de routine et elle est déterminée pour répondre aux besoins de l’enfant car c’est lorsque ses besoins ne sont pas comblés que l’enfant développe des comportements inadéquats. Ce sont ces mêmes besoins et leurs impacts qui seront pris en compte avant de prendre la décision ou non de déroger de la routine. Par exemple, avec un bébé d’un an qui se réveille encore la nuit, ferons-nous un aller-retour à plusieurs heures de route pour un party? Une famille en vacances qui pourra se reposer pour récupérer de la fatigue (qui rend tous les membres de la famille plus impatients…) pourrait faire le voyage avec plaisir. Au contraire, une famille dans une période plus instable fera plutôt le choix de ne pas imposer ce stress supplémentaire à la famille pour éviter une fatigue difficile à récupérer. En éducation bienveillante, la décision est toujours bonne quand on assume les impacts de notre choix et qu’on accompagne notre enfant dans le respect.

 

2. Les parents qui font de la discipline positive n’ont pas d’autorité.

 

C’est faux. En fait, ils ne veulent pas être dans une relation de dominant/dominé avec leurs enfants. Ils savent que le climat familial est plus agréable dans une relation de respect mutuel et préfèrent guider leurs enfants avec douceur plutôt que d’établir un rapport de force avec eux. Ils sont conscients que les enfants apprennent plus facilement en observant leur environnement dans une atmosphère calme. En servant de modèles à leurs enfants, en leur demandant respectueusement plutôt qu’en exigeant durement, les parents bienveillants misent sur la force de leur lien avec leur enfant plutôt que sur la peur afin de les aider à cheminer. Ainsi, ils gardent leur « autorité » pour les moments où c’est vraiment nécessaire et en cas de danger.

3. L’éducation bienveillante fait des enfants revendicateurs.  

Cela dépend de ce que vous voulez dire par revendicateur. Cela ne donne pas des enfants chialeux jamais contents de ce qu’ils ont, si c’est ce que vous entendez. Par contre, ça donne des enfants qui ont confiance en eux et qui nomment leurs volontés. Et comme ils ont confiance qu’ils seront respectés par leurs proches, ils se permettent de dire clairement leur désaccord. Bien sûr, ce n’est pas toujours exprimé de façon polie et courtoise puisque ce sont des enfants en apprentissage. Mais les parents bienveillants comprennent que leur rôle est d’accompagner l’enfant dans ses émotions pour qu’il apprenne à les exprimer de façon adéquate et non de lui demander de se taire et de nier l’émotion.

4. J’ai essayé la discipline positive mais mon enfant ne m’écoutait pas, ça ne fonctionne pas pour lui!

 

C’est faux. L’encadrement positif n’est pas une méthode de programmation des enfants à écouter les consignes. Elle ne cherche pas à les faire obéir au doigt et à l’œil. C’est une philosophie d’éducation qui vise à développer un adulte sain, autonome et confiant. Les parents bienveillants sont renseignés sur le développement normal des enfants et comprennent qu’il est normal qu’il y ait des crises, de l’opposition et des comportements impulsifs chez les enfants. Ils savent qu’ils ont 18 ans (et même plus) pour aider leurs enfants à se développer. Ils savent aussi que les enfants sont des êtres humains avec les mêmes besoins que les adultes et qu’ils ne peuvent donc pas être d’accord avec tout ce qu’on leur demande, même si ça vient de leurs parents et que le stress diminue leur tolérance. Ils mettent donc leur énergie à aider leurs enfants à apprendre des façons adéquates de s’exprimer plutôt que de leur demander de tout accepter sans discuter.

5. Les parents qui font de la parentalité proximale ont des enfants dépendants.

C’est faux. Les parents bienveillants ont compris que pour être une personne autonome, il faut se sentir en sécurité. C’est pourquoi ils entourent leurs bébés et répondent à leurs besoins rapidement lorsqu’ils pleurent. Se sentant bien protégés par leurs parents, les bébés peuvent tranquillement explorer à leur rythme puisque qu’ils savent qu’ils pourront avoir du soutien en cas de besoin. Et comme ils se sentent respectés dans leur rythme, ils peuvent prendre le temps dont ils ont besoin. Quand enfin leurs apprentissages sont bien solides, ils peuvent s’organiser seuls en confiance. Les enfants élevés dans la bienveillance font généralement des adultes plus entreprenants parce qu’ils ont appris à avoir confiance en eux et à se débrouiller dans un environnement sécurisant. Ils savent comment demander de l’aide et ont confiance qu’ils en obtiendront au besoin.

Donc, en résumé, l’éducation bienveillante est une façon de vivre avec nos enfants pour qu’ils soient des enfants le temps qu’ils en ont besoin, et deviennent des adultes épanouis en temps et lieux.

Des ateliers bienveillants sur le développement de l’enfant sont disponibles un peu partout au Québec. Cliquez ici pour connaître toutes les dates.

J’apprécie beaucoup avoir vos impressions, n’hésitez pas à me laisser vos commentaires. Merci

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