3 conseils lorsque nos enfants sont confrontés au deuil.

Le deuil chez l'enfant.

Un jour ou l’autre, notre enfant sera confronté à la mort d’un proche ou d’un animal familier. Nous savons déjà qu’il vivra alors un moment pénible. Pour qu’il comprenne bien ce qui entoure le concept de la mort il faut tenir compte de quelques aspects importants. Voici quelques conseils pour faciliter la discussion qui accompagnera l’annonce de la perte d’un être cher avec un enfant âgé entre 2 et 10 ans.  

Il y a un an, j’ai dû faire endormir ma vieille jument. Quelques mois avant, nous avons dit adieu à ma grand-mère, un an après avoir fait euthanasier notre chien.Pour chacun d’eux, je devais annoncer à mon fils qu’il ne pourrait plus voir un être cher. La première fois, il avait deux ans et demi, la troisième, 4 ans. À cet âge, les enfants mordent à pleines dents dans la vie, ils ne devraient pas avoir à se questionner sur la mort. Malheureusement, ce n’est pas nous, les parents, qui décidons quand et comment nos enfants y seront confrontés. La seule chose que nous pouvons faire, c’est de l’accompagner le mieux possible pour limiter les impacts de cette épreuve sur leur joie de vivre.

Comme je le dis souvent, chaque enfant est différent. C’est aussi vrai dans leur processus de deuil. Il est donc impossible de prédire leurs réactions ni combien de temps elles dureront. Par contre, certains principes sont importants à garder en tête pour favoriser qu’ils le vivent sainement.

1. Dire la vérité avec des mots précis et adaptés à la compréhension de l’enfant.

Quand vous parlez de la mort avec les enfants, c’est important d’utiliser les mots exacts et de rester dans le concret. Plus l’enfant est jeune et plus il a de la difficulté à comprendre les expressions et les métaphores. Leur expliquer la mort de façon imagée peut leur faire faire de mauvais liens dans leur tête d’enfant et créer des peurs ou de fausses croyances.  Par exemple : si vous lui dite que vous avez faire endormir le chien, qu’il ne se réveillera plus jamais, un jeune enfant pourrait développer de la peur de ne plus se réveiller. Je vous prédis que, dans une telle situation, l’heure du coucher deviendra un moment pénible pour lui et, par ricochet, pour vous. Si l’enfant demande la cause du décès, il est important de donner une explication simple mais vraie. Nous n’avons pas besoin de lui donner des détails sur la maladie qui a emporté notre grand-mère. Mais de lui dire qu’elle était trop malade pour pouvoir la soignée, ça évite qu’il ait peur de voir mourir les gens de son entourage. Il apprendra bien assez vite que, parfois, certaines personnes meurent même si elle n’avait pas l’air malade.

2. Prendre le temps nécessaire pour répondre aux questions.

Pour bien assimiler la mort, les enfants ont besoin de poser des questions. Souvent, beaucoup beaucoup de questions! Et souvent, ils en posent longtemps! Il faut se souvenir que les enfants ne sont pas dans une notion de temps chronologique. Ils ne comprennent pas les concepts abstraits comme toujours et jamais. C’est à force de ne plus voir la personne ou l’animal qu’ils comprennent qu’il ne serait plus possible pour lui de le voir. Tant que l’enfant n’a pas acquis cette compréhension, il posera des questions. Il est important de prendre le temps de répondre à leur question comme si c’était la première fois qu’il la posait. S’il la pose, c’est que ça le questionne vraiment. Même quand ça fait un certain temps et qu’on croyait que c’était derrière nous, la question peut resurgir, à des moments parfois, disons, surprenant. Il est important de répondre à l’enfant. Si vous croyez qu’il commence à prendre conscience que la personne ou l’animal ne reviendra plus, vous pouvez lui retourner la question : qu’est-ce que tu penses toi? C’est une forme de réponse qui l’amène à réfléchir à ses propres croyances.

3. Accepter les émotions qui montent.

Quand vous devrez annoncer la nouvelle à votre enfant ou qu’il vous requestionnera au moment où vous vous y attendrez le moins, vous aurez peut-être les émotions à fleur de peau. Je vous invite à les accueillir et à les vivre autant que possible. C’est tout à fait correct que votre enfant vous voit pleurer. La mort d’un être cher, c’est triste et une façon de bien vivre sa peine, c’est de pleurer. Si ça vous inquiète, peut-être juste garder en tête, que l’important, c’est de lui dire que ce n’est pas lui qui vous fait pleurer, lui dire pourquoi. De même, il est primordial de le laisser verser ses larmes. Même s’il n’était pas si proche de la personne décédée, il peut avoir besoin de pleurer. Souvent, ils vont pleurer parce que papa ou maman pleure. C’est normal. Vous êtes leur sécurité et ça les déstabilise de vous voir bouleverser. Mais c’est très important pour qu’ils apprennent à gérer sainement leur deuil.

Je souhaite que vous n’ayez pas à mettre ses trucs en pratique avant que vos enfants soient assez vieux pour comprendre les implications du décès d’un proche. Mais dans le cas contraire, j’espère que ce texte vous aura aidé pour orienter votre attitude face à vos enfants dans cette épreuve.

Si vous souhaitez des lectures supplémentaires, le site de Naître et grandir a publié un bel article sur le sujet: L’enfant et la mort d’un être cher

PrintFriendly and PDF

Commentaires