La propreté: 3 grandes vérités

3 vérités sur la propreté de l'enfant

L’apprentissage de la propreté est une étape que tous les parents traverseront. Je parle bien ici du passage de la couche à l’utilisation de la toilette et non de l’hygiène corporelle de l’enfant. Beaucoup de questions apparaissent au fur et à mesure que l’enfant grandit et les opinions sont multiples : attendre que l’enfant le demande, mettre l’enfant sur le pot dès la naissance selon les signes d’envie, mettre des sous-vêtements à l’enfant pour lui permettre de se sentir mouillé, mettre l’enfant sur le pot à intervalle régulier quand l’enfant mouille moins ses couches, laisser l’enfant sur le pot tant qu’il n’a pas uriné, promettre des récompenses…

Cette étape est très importante et peut avoir des répercussions majeures pour l’enfant si l’intervention mise en place ne correspond pas à ses besoins et à sa personnalité. Chaque enfant est unique et il est primordial de prendre le temps de réfléchir aux conséquences que nos interventions peuvent avoir sur lui avant de mettre des choses en place. Il serait utopique de penser qu’un article de blogue vous donnera la solution miracle. Par contre, je tiens à partager avec vous les vérités fondamentales à considérer quand vous commencez à penser à la propreté.

1. Ne plus porter de couches ne signifie pas que l’enfant est propre.

Pour qu’un enfant soit vraiment propre, il doit être en mesure de gérer lui-même ses envies de pipi et de caca, de jour comme de nuit. C’est donc un enfant qui est capable de sentir qu’il a besoin d’aller au toilette, même s’il est occupé, fasciné par une activité ou endormi. Il est en mesure d’arrêter ce qu’il fait pour aller se soulager. Si vous devez rappeler à l’enfant qu’il devrait aller à la toilette, il n’est pas entièrement propre. Il est bon de savoir que le fait d’amener l’enfant à la toilette sur une base régulière sans attendre qu’il en ait besoin peut retarder l’acquisition complète de la propreté. En effet, l’enfant ne peut pas apprendre quelles sont les sensations que son corps ressent quand il a envie de pipi si sa vessie n’est jamais pleine.  Cela n’a pas d’importance en soit, si ça vous convient de devoir lui rappeler d’aller au toilette.

2. Le respect est l’aspect le plus important

Comme je l’ai dit plus tôt, chaque enfant évolue différemment. Il est très important de le respecter si on veut éviter des conséquences graves sur le développement de l’enfant. Le contrôle de ses sphincters est l’un des rares endroits dans sa vie où il a l’entier contrôle (avec ce qu’il avale et son sommeil). Si l’enfant a l’impression que nous cherchons à nous approprier ce contrôle, on risque de tomber dans une guerre de pouvoir avec l’inconscient de notre enfant. Cela peut mener à ce que l’enfant se retienne durant de longues périodes afin de choisir lui-même quand il se soulagera, ce qui peut entraîner des problèmes de constipation chronique ou des problèmes urinaires majeurs. À l’inverse, d’autres enfants en viennent à abdiquer le contrôle  de leur corps et à se relâcher à l’improviste sans égard pour le lieu et le moment. Psychologiquement, cette prise de contrôle peut engendrer différents problèmes au niveau de l’estime personnelle, de la personnalité et du comportement, comme toutes les situations où l’enfant vit un manque de respect pour son intégrité. Pour éviter de telles situations, il est important de s’assurer que nos interventions ne mettent pas de pression sur notre enfant. Chaque enfant est différent, certains perçoivent une pression à se faire demander s’ils ont envie alors que d’autres en perçoivent seulement si on les oblige à aller sur le pot et c’est en étant sensible aux réactions de votre enfant que vous saurez si vous devez poursuivre ou lâcher prise.

3. Vous n’avez aucun contrôle sur le rythme de votre enfant.

Je suis désolée mais vous avez peu de mérite en ce qui a trait à la propreté de votre enfant, qu’il devienne propre à 2 ans ou à 4 ans. Vous avez autant de contrôle sur la capacité de votre enfant à contrôler ses sphincters que sur sa grandeur. Vous pouvez mettre un environnement favorable à sa croissance ou à l’acquisition de la propreté, mais vous ne pouvez pas accélérer son rythme à votre convenance. Il faut arrêter de mesurer notre mérite parental en fonction de variables sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle. Nous pouvons être d’excellents parents si notre enfant porte des couches à 3 ans (ou s’il se réveille la nuit jusqu’à 5 ans ou s’il a une seule dent à 11 mois ou s’il marche à 15 mois…). Si vous tenez à votre anxiété de performance, autant la garder pour les choses que nous pouvons changer comme les moments de qualité que nous passons avec lui et lâchons prise sur le nombre de couches que nous changeons en une journée.

Si le sujet vous intéresse, vous pouvez lire ce texte sur 10 trucs à éviter pour aider l’enfant à devenir propre. En terminant,  je vous souhaite que cette grande étape se passe dans la joie et le respect pour vous et votre enfant 🙂 À bientôt.

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