Quand la magie de Noël change nos petits lutins en diablotins

Tous les ans, c’est la même chose. Au début de janvier, les gens me demandent des interventions parce qu’ils ne reconnaissent plus leurs enfants : crises de colère, problèmes au coucher, heures des repas difficiles, préparation matinale qui s’éternise… On me dit : depuis décembre que ça dure!

Hé oui, le temps des fêtes a un effet impressionnant sur les enfants. La magie opère, mais ne fait pas toujours ressortir ce que le parent voudrait montrer. Et c’est normal. En tant que parent, il est important de comprendre ce qui se passe dans le corps de nos enfants pour faciliter les choses.

Dans un premier temps, il faut savoir que le cerveau des enfants n’est pas assez mature pour bien gérer le stress et l’excitation. Et de l’excitation, il y en a en quantités importantes dans le temps des fêtes. Ça commence déjà en novembre avec les décorations qui apparaissent, le Père Noël qui débarque au centre d’achats, la musique de Noël qui inonde les radios…Dès 2 ou 3 ans, l’enfant comprend très bien que Noël approche… Et pour un enfant qui n’a pas encore la notion du temps et qui espère durant des semaines que Noël soit ce soir, la fébrilité commence tranquillement à monter.

Puis arrive le temps des partys. La visite vient chez lui. Il rencontre des gens qui veulent le coller, lui donner des bisous, des câlins. « Bien sûr que tu la connais mon chéri, c’est la tante du papa de maman, elle est venue l’an dernier’’. Sauf que l’an dernier, il avait 2 ans, il n’a aucun souvenir de cette dame qui veut lui pincer les joues et embrasser son front. Alors il refuse et va se cacher. Ses parents (déjà un peu ou beaucoup stresser de recevoir) doivent composer avec les remarques de la parenté qui trouvent leur enfant un peu sauvage.

Si en plus, d’autres enfants arrivent, il doit alors surveiller ses jouets de près pour ne pas se les faire voler/briser/perdre. Mais les adultes ne comprennent pas et lui demandent de partager! Puis vient le temps de manger, souvent plus tard qu’à l’habitude, avec un monde fou à la table qui parle. La stimulation sonore est étourdissante, ça coupe un peu l’appétit du petit qui ne sait pas où donner de la tête. Ça inquiète maman qui met un peu de pression, elle ne veut pas qu’il ait faim. Mais lui le sait qu’il va se rattraper au désert. Il a bien vu la table crouler sous les gâteaux, bûches et biscuits de toutes sortes. Ses parents le laisse découvrir, après tout, c’est Noël. Le rush de sucre ne tarde pas à se pointer le bout du nez. Il court, grimpe, danse avec les cousins, les cousines qui sont dans le même état.

Quand les adultes ont terminé de manger, on se lance dans l’ouverture des cadeaux. On fait ça rapidement. Il commence à être tard, il faudrait coucher les enfants bientôt. On leur laisse quelques minutes pour regarder ce qu’ils ont reçu puis on les pousse vers les chambres ou la salle de bain pour se préparer au dodo. L’enfant ne veut pas, il n’a pas envie de manquer le reste du party. Et comme il est déjà très fatigué, il est plus sensible. Il prend beaucoup plus de temps que d’habitude pour s’endormir, comme tous les autres enfants, la nuit est déjà bien entamée quand chaque parent revient rejoindre la fête.

Si le party se fait à l’extérieur, on ajoute la préparation des bagages, le trajet en voiture, l’adaptation à un nouvel environnement, la peur que l’enfant brise quelque chose… Beaucoup de parents sortent du temps des fêtes à bout de souffle en appréhendant déjà le Noël de l’année d’après.

Pourtant, il est possible de se faciliter la vie.
Voici 3 règles d’or.

  1. Garder une certaine stabilité
    Tout changement dans la routine est un stress pour l’enfant et amène une plus grande réactivité : la faim, la fatigue, une grande stimulation…sont des situations fertiles en potentiel de crise. Avec votre conjoint/conjointe, discutez des éléments importants pour vous dans la routine : heure du coucher, heure des repas, composition des repas, temps de sieste, routine du coucher, routine du lever… Sur quoi voulez-vous mettre votre énergie et sur quoi aller vous avoir du pouvoir. Il sera plus facile de garder une bonne harmonie dans le couple si vous avez déjà prévu ensemble ce qui était important.
    Avec l’enfant regardez ensemble le plan de la journée, préparer le à ce qu’il s’en vient. Si vous recevez à la maison, prévoyez avec votre enfant un endroit où il pourra rester seul s’il est gêné et où il pourra ranger les jouets qu’il ne veut pas prêter. Demandez-lui de choisir les jouets qu’il accepte de prêter. Assurez-vous qu’il ait un choix assez grand pour le nombre d’enfants présents. Et rassurez votre enfant que ses jouets resteront à la maison après le départ de tout le monde aussi souvent que nécessaire. Si vous allez en visite, informez votre enfant des gens qu’il rencontrera. Si c’est des personnes qu’il connaît peu, essayez d’arriver dans les premiers, il est plus facile d’apprivoiser les gens qui arrivent à tour de rôle que de rentrer dans un groupe. Laissez-lui le droit d’être gêné et d’être collé à vous, il s’ouvrira quand il sera prêt.
  2. Lâcher prise sur certains aspects
    Vous passerez de plus belles fêtes si vous acceptez que la routine soit chamboulée. Discutez avec votre conjoint des permissions qu’auront les enfants durant les partys. Par exemple, chez nous ça ressemble à : les garçons (5 ans et 2 ans et demi) peuvent manger des cochonneries salées (maïs soufflés, chips, bretzels…) sans vraiment de restriction, mais nous déterminons les quantités des gâteries sucrées. Ils peuvent se coucher plus tard, mais doivent faire une sieste/repos en pm et le bain n’est pas nécessaire tous les jours. Dans un sens, on choisit nos batailles pour trouver l’équilibre entre répondre aux besoins de l’enfant et profiter de la folie des fêtes.
  3. Prendre des temps d’arrêt FAMILLE.
    Si vous essayez d’être partout et de faire plaisir à tout le monde, vous serez fatigué et stressé durant tout le temps des fêtes. Essayez d’avoir des temps seuls avec vos enfants pour recharger vos batteries. Prévoyez de courtes pauses de quelques minutes quelques fois par jour pour coller vos enfants, leur lire une histoire, leur demander si tout va bien. Planifiez-vous également une ou deux journées sans obligation entre chaque réunion de famille. Des journées où les enfants peuvent faire ce qu’ils veulent quand ils veulent (ou presque) et découvrir leurs nouveaux jouets sans être dérangés. Ces pauses font un bien énorme pour l’harmonie familiale. Parfois, il vaut mieux avoir moins de party et en profiter pleinement. De toute façon, on ne peut pas faire plaisir à tout le monde, concentrons nos énergies sur ceux qui comptent le plus sur nous, nos enfants.

Je vous souhaite un joyeux temps des fêtes plein d’amour et de joie.

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