Lettre à toi qui aura un party des fêtes avec des enfants cette année.

Bonjour

Cette année, j’ai envie de t’écrire à toi, oui toi, qui es invité au même party que ton frère ou ta sœur ou ta cousine ou ton cousin ou un ami (en fait peu importe qui) qui a un jeune enfant. Peut-être même que c’est toi qui invites de jeunes familles chez toi. J’ai envie de t’écrire pour te transmettre un message de la part de ces enfants, un message qu’ils ne seront pas capables de te formuler avec des mots mais qu’ils vont probablement te démontrer s’ils ne t’ont pas vu depuis un certain temps.

Le voici :

 

Allo
Aujourd’hui, je sais que c’est une belle journée. Ça va être la fête jusqu’à tard dans la nuit et ça va être spécial! Mais pour tout de suite, je ne me sens pas très bien. Il y a beaucoup de monde et ça me stress. Maman et papa m’ont dit que vous êtes gentils et que vous m’aimez beaucoup. Ils m’ont dit aussi qu’on s’est déjà vu, cet été et l’an dernier, à Noël. Le problème, c’est que pour moi, ça veut dire une éternité. Je ne me souviens pas de vous. Même si vous êtes mon oncle ou ma tante ou la meilleure amie de maman, la réalité est que votre visage met étranger. Et les étrangers, moi, ça me fait peur!

Quand j’ai peur, je me cache derrière papa et maman ou je refuse d’avancer. Quand on me pousse trop, je peux même pleurer et crier. Je ne sais pas ce qui se passe mais je me sens envahi et je panique. Si on me laisse du temps, ça va passer. Je suis intelligent et curieux. Quand je vais me sentir mieux, je vais avoir envie d’explorer et de sortir de ma coquille, ne t’en fais pas.  Si tu veux m’aider, souris moi, dis-moi que tu es content ou contente de me voir et que, quand je serais prêt, je peux venir te parler. Si je me sens respecter, je me dégêne plus vite.

Donc, s’il-te-plait, cette année, ne m’oblige pas à te donner un câlin! Je n’aime pas être touché par des étrangers! Si je me sens respecter, je vais peut-être être capable de te faire bonjour de la main. Ne me juge pas, ne dis pas que je suis un enfant sauvage pour ça. Ça nous ferait de la peine à mes parents et à moi, ça me mettrait de la pression qui me ferait sentir encore plus mal et je finirai peut-être par le croire et ne plus avoir envie de faire d’efforts pour me dégêner. S’il-te-plait, à la place, dis à mes parents que c’est normal et qu’ils peuvent prendre le temps qu’il faut pour me rassurer. De toute façon, on a toute la soirée pour jaser.  Ça, mes parents et moi, on aime ça entendre ça!

Je te promets que dans quelques années, tu ne seras plus un étranger. Ma mémoire se développe. Plus les moments que je passe avec toi sont agréables et plus ça sera facile pour moi d’être à l’aise avec toi dans le futur. Même que si ça se passe bien, j’accepterai probablement de te donner un câlin avant de partir ou de prendre des photos avec toi ce soir.

Merci de me comprendre et me m’accepter dans ma réalité de jeune enfant.

Au plaisir de te voir tout à l’heure.  (oui, oui, ça me fait plaisir, quand je me suis familiarisé avec tout le monde 😉 )

De: L’enfant gêné que tu vas rencontrer aux partys de Noël.

 

Au nom de ces enfants et de leur famille, je vous souhaite une bonne période des fêtes.

Des ateliers bienveillants sur le développement de l’enfant sont disponibles un peu partout au Québec. Cliquez ici pour connaître toutes les dates.

J’apprécie beaucoup avoir vos impressions, n’hésitez pas à me laisser vos commentaires. Merci

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